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L'amour ou l'artifice de la domesticité
(2016)

Pour réfléchir sur le domestique, il est impératif d'avoir un point de vue. Le choix des objets, leurs inscriptions et leurs encadrements révèlent cette perspective et placent l'angle depuis lequel on regarde. Eliana Zaghis fait surgir son regard, énonce un regard qui contemple la décoration dans l'ordre domestique. Le travail de Zaghis recrée les zones artificielles du domestique, inscrit quelque chose de fastueux dans cette naturalité étrangère des objets quotidiens. Elle les approprie et là elle obstrue : elle les découpe. Mais en indiquant cette propriété découpée, elle met en valeur la valeur des choses quotidiennes, c'est-à-dire, elle rend visible cette économie du regard qui interroge la véritable propriété des objets domestiques en dehors de leur orbite. À quelle orbite appartiennent les objets dans l'ordre domestique ? Le miroir, nous le savons déjà, ne renvoie qu'une réflexion de l'imaginaire. Le travail d'Eliana Zaghis affirme qu'il n'y a rien de plus domestique, alors, que l'orbite d'un miroir. Ou plutôt, la possibilité de ses multiples points de vue.

Javier Norambuena
( Poète, essayiste et psychanalyste chilien, résidant à Madrid )

Para reflexionar sobre lo doméstico es indispensable un punto de vista. La elección de los objetos, sus inscripciones y encuadres muestran esa perspectiva y sitúan la esquina desde donde se está mirando. Eliana Zaghis hace aparecer su mirada, enuncia una mirada que mira lo decorativo en el orden doméstico. El trabajo de Zaghis recrea las zonas artificiales de lo doméstico, inscribe algo fastuoso en esa ajena naturalidad de los objetos cotidianos. Se los apropia y allí obtura: los recorta. Pero al señalar esa propiedad recortada pone a trabajar el valor de las cosas cotidianas, es decir, hace visible esa economía de la mirada que interroga a la efectiva propiedad de los objetos cotidianos fuera de su órbita. ¿A qué órbita pertenecen los objetos en el orden doméstico? El espejo, ya lo sabemos, no devuelve sino un reflejo más de lo imaginario. El trabajo de Eliana Zaghis sentencia que no hay nada más doméstico, entonces, que la órbita de un espejo. O bien, la posibilidad de sus múltiples puntos de vista.

Javier Norambuena
(Poeta, ensayista y psicoanalista chileno, residente en Madrid)

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