top of page

Ève après
( 2018-2022 )

FÉMINISME

F comme force de fureur
E comme "étreinte et espoir"
M comme "materner" de différentes manières
I comme "incommoder" car c'est urgent
N comme "ne sera plus comme avant"
I comme "imaginer" un autre monde possible
S comme "solidarité" de sommes et serons
M comme je "me demande comment vivre et continuer à questionner et à changer les choses"
O comme "un autre monde" plus habitable est possible.

Le féminisme n'est pas singulier, ni homogène, ni uniforme. Les féminismes sont multiples, divers et contradictoires. Ce sont des outils pour nous interroger sur la notion de monde et le déconstruire. Ce sont des outils pour nous interroger sur qui a le droit de vivre et de s'exprimer en lui. Ce sont des outils pour transformer la vie en théorie et comprendre à partir des expériences quotidiennes de quoi nous parlons lorsque nous parlons de féminisme. Ce sont des outils pour nous ouvrir un espace dans ce monde et occuper notre place en sachant que l'occuper en tant que féministe nous rend responsables de la manière dont nous l'habitons.

Le féminisme, c'est ma mère de 77 ans qui essaie de parler un langage inclusif, même si c'est inconfortable, et ma nièce de 11 ans me racontant naturellement que son ami du club aime être appelé "elle" même s'il est perçu comme un garçon. Le féminisme, c'est Ève poursuivant sa tentation, mangeant la pomme sans culpabilité et dansant avec le serpent qui l'entoure.

Le "moi" féministe s'assume inachevé, incomplet, construit et en relation avec les autres, avec lesquels il se connecte partiellement, en assumant les complexités et les contradictions que nous embrassons mieux car elles sont là et elles le resteront.

Le féminisme, c'est la lutte pour l'autoreprésentation. C'est construire la connaissance avec d'autres, en reconnaissant les savoirs et les pratiques antérieurs, c'est créer avec. La pensée féministe est collective car elle ne surgit pas de nulle part, elle est une pensée qui se sédimente sur d'autres voix et savoirs pensés par d'autres, c'est un héritage et un feu qu'il faut entretenir. C'est habiter le monde à travers un lien de réflexivité et de critique, fondé sur la conscience des privilèges et des situations historiques d'oppression qui façonnent chaque endroit de la structure sociale.

Les féminismes permettent de créer des liens entre des mondes partagés et entrelacés, ils permettent de construire le propre lieu d'énonciation. Le féminisme, c'est la responsabilité de se rendre visible si on le peut et d'élargir le champ de visibilité pour les autres. Les féminismes sont des histoires avec des minuscules et des femmes au pluriel. Le féminisme est une lutte contre toute injustice, c'est un exercice d'imagination politique et d'action réelle.

Ana Gilardi, artiste, docteur en arts et enseignante"



Eva después (2018-2022)

FEMINISMO

F de fuerza de furia
E de encuentro y de esperanza
M de maternar de formas diversas
I de incomodar porque es urgente
N de no volverá a ser como antes
I de imaginar otro mundo posible
S de solidaridad de somos y seremos
M de me pregunto cómo vivir y seguir cuestionando y cambiando las cosas
O de otro mundo más habitable es posible.


El feminismo no es singular, ni homogéneo ni uniforme. Los feminismos son múltiples diversos contradictorios
Son herramientas para preguntarnos por la noción de mundo y desarmarlo
son herramientas para preguntarnos por quiénes tienen derecho a vivir y expresarse en él.
Son herramientas para transformar la vida en teoría y entender desde las experiencias cotidianas de qué estamos hablando cuando hablamos de feminismo.
Son herramientas para abrirnos espacio en este mundo y ocupar tu lugar sabiendo que ocupar tu lugar te hace responsable de cómo lo habitas, si lo ocupas como feminista.
Feminismo es que mi mamá de 77 años intente hablar con lenguaje inclusivo aunque sea incómodo y mi sobrina de 11 años me cuente con naturalidad que su amigue del club le gusta que la llamen de ella aunque se le perecibe como varón.
Feminismo es Eva persiguiendo su tentación, comiendo la manzana sin culpa y bailando con la serpiente que la envuelve.

Feminismo es tu madre estudiando una carrera universitaria a los 62 años después de haber criado 8 hijes prácticamente sola o con su tribu, ustedes, feminismo es que esté estudiando sin importar si podrá dedicarse realmente a ello porque lo que importa es que lo esté haciendo ahora.
Feminismo es saberse acompañada.
El yo feminista se asume inacabado, incompleto, construido y en relación con otres, con quienes se conecta parcialmente, asumiendo las complejidades y contradicciones que mejor abrazamos porque ahí están y ahí seguirán.
Feminismo es la lucha por la autorrepresentación.
Es construir conocimiento con otras, reconociendo los saberes y prácticas previas, es crear con.
El pensamiento feminista es colectivo porque no surge de la nada, sino que es pensamiento que se sedimenta sobre otras voces y saberes pensados por otras, es un legado y un fuego que hay que mantener encendido.
Es habitar el mundo a través de un vínculo de reflexividad y crítica, fundado en la conciencia de los privilegios y las situaciones históricas de opresión que moldean cualquier lugar de la estructura social.
Los feminismos permiten crear conexiones entre mundos compartidos y entretejidos, permiten construir el lugar propio de enunciación.
Feminismo es la responsabilidad de visibilizarte a ti misma si puedes y ampliar el campo de visibilidad para otras.
Feminismos son historias con minúsculas y mujeres en plural.
El feminismo es una lucha contra toda injusticia, es un ejercicio de imaginación política y acción real.

Ana Gilardi, artista, doctora en artes et profesora, cordobesa y residente en México

bottom of page